jeudi 9 avril 2009


Rencontrer en forêt des personnes qui font leur bois de chauffage grâce à l’affouage, rien d’étonnant aujourd’hui vu le cours du pétrole. Mais comment les affouagistes procèdent-ils ? Itinéraire d’une pratique ancienne à travers quatre verbes…

Faire
L'affouage est une pratique qui remonte au Moyen-âge.
A cette époque, le seigneur des lieux accordait aux habitants de ses villages le droit de récolter du bois de chauffage dans les forêts. Ce droit valait pour chaque foyer (focus en latin qui signifie foyer, feu) d'où le nom de cette pratique.
Aujourd'hui, l'affouagiste habite une commune forestière et fait son bois de chauffage en versant une taxe souvent modique à la commune.

© H.Immerle / ONF L'affouage se fait en hiver, période sans feuilles. Le bois de chauffage est empilé en stères
Organiser
Parmi les coupes prévues à l'aménagement et marquées par l'ONF, la commune décide, ou de les vendre, ou de les délivrer à ses habitants : ce sont celles destinées à l'affouage.
Les arbres sont marqués par les forestiers de l'ONF dans les jeunes peuplements à éclaircir et dans les taillis. Leur diamètre ne dépasse généralement pas 35 cm à hauteur d'homme.
Autre ressource, les têtes des arbres qui ont été exploités par les bûcherons pour fournir du bois d'oeuvre.
L'affouagiste organise son chantier en fonction des chemins existants, pour préserver le sol. Il façonne son bois pendant l'hiver, en période hors sève pour bénéficier d'une meilleure qualité de bois de feu.
Fendre
La manutention est importante au cours de l'affouage.
Les bois sont d'abord sectionnés en morceaux d'un mètre de long pour pouvoir être empilés. Les plus gros sont fendus pour à la fois réduire leur poids et faciliter le séchage.
L'affouagiste utilise un merlin, hache épaisse doublée d'un gros marteau. La hache permet de fendre le rondin, le gros marteau permet d'enfoncer le coin qui provoquera l'éclatement des gros rondins résistants.
Le bois fendu est ensuite empilé en stères pour en évaluer le volume. Ces stères seront transportés au cours de l'été, après un temps de séchage naturel.
Participer
Les affouagistes participent à la gestion sylvicole de la forêt communale.
En prélevant un certain nombre de jeunes arbres identifiés par le forestier, ils permettent en effet aux autres de mieux se développer.
Cette activité leur permet aussi d'apprécier à sa juste valeur le patrimoine de la forêt communale.

Qui de nos jours connaît le "droit d'affouage" ? Ca fait presque 30 ans que je le pratique ici...mais oui J.P., mais qu'est-ce que tu fous à nôtre époque ? Je m'y suis égaré, s'cusez, c'est pas toujours marrant d'être un anachronisme vivant, mais je tiens mon bout et je vous emmerde.

Ahhhh ! Ca fait du bien !

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Sauf que maintenant vivre ainsi ça devient "tendance", il va donc falloir, Camarade "affouageur" faire breveter le concept, comme on dit .... encore.... et peut-être plus pour très longtemps, chez les BOBOS.... En effet, si les pratiques changent, le vocabulaire suivra, of course !!!!!

Pierro a dit...

Il faudra peut-être que tu sortes de ta montagne pour réaliser qu'à la campagne c'est ce que les gens font depuis longtemps... pas les gens de la ville naturellement mais chez moi deux personnes sur trois on leur cordes de bois et la troisième se sert chez les deux autres... dommage pour ton égo mais tu n'est pas le seul...

Vieux Matou a dit...

A l'amie Pierro qui de sa tour avoue ne voir que ce qu'elle veut bien et surtout ce qui ne la dérange pas, à qui il a fallu que je fasse remarquer qu'il y avait beaucoup de poteaux électrique (arbres du Québec), je signale que ramasser son bois chez soi, sur sa terre n'est pas , pour moi, de l'affouage mais simplement du bon sens. L'affouage comme je le pratique c'est ramasser le bois mort et le bois tombé. Jamais je n'irai couper un arbre vivant chez quelqu'un d'autre. Je ramasse ce que les autres délaissent, le rondin, les branches "le bois de pauvre" comme disent les québécois avec un certain mépris. Un pays où l'on coupe des arbres centenaires pour faire du bois de chauffe dans les billes et où on laisse les têtes pourrirent dans le bois, où l'on déchiquète des arbres de 15 cm de diamètre pour les laisser ensuite pourrir dans les fossés comme on le voit tout les jours le long des routes (Je sais, je ne conduit pas alors je regarde), un pays où l'on couche des arbres à la pelle mécanique, au bulldozer pour ensuite les faire brûler pendant des semaines comme je l'ai vu le long de la 10, pour moi ce n'est pas un pays qui pratique l'affouage. Pour moi c'est du gaspillage et surtout une honte, et c'est aussi un pays où l'on ne respecte absolument pas les arbres. D'autre part je n'ai jamais eu la prétention d'être le seul à ramasser du bois mort et s'il y a dans ton coin 3 pelés et un tondu qui font la même chose félicite les de ma part. Pour ce qui est de mon égo et bien quand on le titille... il réagi. Et j'aime ça.