L'époque, on ne sait pas trop... Marco Polo, la Route de la Soie, chose sûre on suit sa trace dans tous les caravansérails de Buchara, Samarkand, Taschkent et même jusqu'à Loulan dit-on. C'était une chatte des plus commune, un genre de chatte de ruelles comme certains diraient de nos jours, une petite bestiole un peu rouquine, tigrée, au caractère impossible. Elle apparaissait en même temps qu'un vieux marchand qui vendait des cuillers en bois. Des cuillers en bois sur la route de la soie ! Et oui, il n'y avait pas que de l'or, des soieries et des épices. Les cuillers en bois, elles aussi, étaient précieuses ! Imaginez toutes ces contrées désertiques où les arbres sont aussi rares que merdes de papes ! Avez vous essayé de touiller votre soupe, vos ragoûts avec vos doigts ? C'est chaud !
Ce marchand que l'on appelait گربه قدیمی en Persan, ce que l'on pourrait traduire par "un vieux matou", faisait son petit commerce tranquille avec sa chatte sur les épaules. Tous deux bien accueillis à chaque étapes, le premier pour ses cuillers, la chatte pour sa férocité envers tout ce qui bougeait, souris, rats, serpents, mouches, bref une sorte d'Attila avec vibrisses, une terreur qui faisait monter tous les matous alentours sur leurs perchoirs, les taloches étant prodiguées comme cadeaux au jour de l'an.
C'était la distribution !
On dit même que c'est depuis cette époque que les chats persans ont la face aplatie…elle n'y allait pas avec le dos de la cuiller c'est le cas de le dire !
Pendant 20 lunes on la vit revenir avec autant de joie, elle et son vieux marchand, lui pour ses cuillers, elle pour…pour elle même.
Et puis un jour...
Qu'est-elle devenue ? Personne ne le sait. Chose certaine, on ne revit jamais le marchand pas plus que la chatte. Jamais on ne su son nom, certains disent Pucine, d'autres Capucine, ou encore Pipine…des mauvaises langues disent même La Gueuse ! Des mauvaises langues sans aucun doute.
Depuis ce temps dans ces contrées on en fit une princesse, quasi une sainte.
On la représente souvent avec une sorte de couronne, un petit côté slave, une cuiller entre les pattes, un sourire aussi…
J'ai même entendu dire que des descendants du marchand et de sa chatte avaient embarqués vers des contrées lointaines, au ponant…où une Messaline ou Mélusine aurait pris le relais...légende que tout ça !
Acrylique sur bois.
6 commentaires:
Une belle histoire pour cette soirée....je ne doutais pas de tes talents artistiques divers et variés, mais là....bravissimo Cher Maître!C'est chouette!Tu as réalisé ton oeuvre ces jours-derniers?
Ca doit avoir 8-9 ans pour la peinture…l'histoire pour le début à peu près la même chose…et puis les légende sont faites pour évoluer.
V'la ti pas que Vieux Matou se fait conteur, en souvenir de la croqueuse d'orteils, jolie princesse, que d'heureux souvenirs!
Ne sais-tu pas que les légendes sont des vérités déguisées?
J'adore ton travail!
TuDieu ... tu nous transportes en pays Perse, quelle idée ! En tout cas, un gros merci, j'ai adoré l'histoire et me doute un peu de ce qui a pu arriver à la Princesse. Chat et cuillère (le Français mon bon monsieur), quel acoquinement !
Cuiller...de l'époque...sans "e".
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